Cette page regorge de clins d’œil et autres références oratoriennes un peu plus poussées ! Au cinéma, dans le jargon anglais, il paraît qu’on appelle ça des “easter-eggs” …
P. 3
- 1ère bulle de la BD : « 1515 » !
Désolé pour les autres, mais à un moment c’était un peu une blague récurrente pour chaque nouveau à l’Oratoire de Nancy.
Nous jouons à notre tour ici entre la date de Marignan – ô combien archi-rabâchée pour tout Français ! – et l’année de naissance de saint Philippe Néri. Au moins, nous autres français n’avons aucune raison de ne pas retenir quand est né St Philippe ! Tout ça pour finalement le laisser malicieusement reposer – tel un faux départ volontaire – jusqu’à la page 56. Arrivé là, vous pouvez considérer ça comme du comique de répétition …
- La bulle « Chacun massacre à sa guise » n’est innocente ni dans sa rédaction, ni dans son emplacement. En effet, l’homme en armure et en mauvais état juste en-dessous n’est autre que le duc de Guise (c’est Fragonard qui l’a lui-même précisé). Au-delà du simple jeu de mot, l’Oratoire de Nancy est tout à fait autorisé à y voir un clin d’œil quant à ses salles paroissiales !
Le moment capturé par le peintre est l’arrivée de François 1er au niveau du Comte de Guise, mal en point, mais néanmoins vivant, contrairement à son écuyer, Adam Nuremberg, qui vient de le sauver en prenant le coup à sa place.
P. 4
- Pour les férus de liturgie dans le rite extraordinaire, il paraît que nous avons commis un impaire pour les cierges et l’autel. Nous vous laissons chercher …
- A chaque fois que cela était possible et sûr, nous n’avons représenté que les pères présents dans la communauté au moment de chaque scène. Ainsi, nous ne voyons pas encore Tarugi : il est à Naples vers 1581 !
P. 6
Aujourd’hui encore, les prévôts sont normalement élus avec des bulletins de vote glissés dans un calice en guise d’urne.
P. 7
Ce miracle de la Vierge retenant le toit de la vieille Vallicella toute croulante connaît une illustration aujourd’hui célèbre : le plafond de la Chiesa Nuova par Pietro da Cortona.
Vu le style réaliste de l’ensemble de la BD, il nous semblait difficile de représenter la Vierge en train de faire des haltères avec les poutres ! Par conséquent, nous avons opté pour un clin d’œil, au propre comme au figuré. En effet, si vous vous armez d’une loupe, vous verrez la Vierge soutenant l’église dans le reflet dans l’œil de Philippe.
En faisant cela, nous nous sommes inspirés du miracle sur la Vierge de Guadalupe.
P. 11
- Cette foule est inspirée du vécu des auteurs en JMJ. Pour les drapeaux, un referendum avait été proposé sur Facebook, pendant le Credofunding. Au final, vous avez un résultat qui correspond aux 3 Oratoires fondés canoniquement au moment de la réalisation de cette BD, soit la Lorraine, la Bourgogne et la Provence, respectivement pour Nancy, Dijon et Hyères. Désolé pour la Bretagne (Lorient) et la Charente (Angoulême) …
- Le scénariste se souvient, dans le temps, d’un délire à l’Oratoire de Nancy autour du film danois Le Festin de Babette. La case en bas le rappellera à beaucoup.
On comprend que Philippe n’est pas là, à table avec tous, car encore à San Girolamo (cf. p. 19-20)
P. 12
Reconstituer la Chiesa Nuova ne fut pas une mince affaire ! Qui plus est que notre récit se situe au moment de sa construction et qu’en plus elle a été refaite entre cette époque et aujourd’hui. Il était donc impossible de se contenter de vous la dessiner à partir de nos photos de vacances. Ainsi, comme on l’apprend p. 42-43, elle était beaucoup plus sobre et moins colorée. Autre gros changement : il y avait bien trois nefs. Si aujourd’hui nous n’en comptons plus qu’une, c’est simplement que les deux latérales ont été absorbées dans l’agrandissement de toutes les chapelles latérales.
Le plan porté par l’architecte est finalement assez précis. Pour cela, nous nous sommes aidés de la visite virtuelle 3D sur le site de la Chiesa Nuova (amusez-vous ici !) et du plan de Giovanni Battista Nolli (émerveillez-vous ici !)
P. 16
- Le menu traditionnel de cette journée de pèlerinage a été respecté dans les détails : pain, vin, œuf, salame et pomme.
- Pour les sourcilleux, non, le ballon planqué dans un coin n’est même pas anachronique : l’Homme sait jouer à des jeux très approchants depuis … le 3s. avant J.C. !
P. 20
Nous avons peut-être un peu abusé pour le cortège, mais pour les casseroles : c’est authentique !
P. 25-27
- Seul « deus ex machina » de la BD, où l’historicité pure a été mise entre parenthèse. Les deux frères ont finis dans les Ordres. Michele devint recteur près de Florence. Il est probable qu’un tel poste l’ait fait repasser par Rome. Donc même si ce n’est pas attesté (à notre connaissance), il a très bien pu avoir l’occasion de revoir Philippe ou son entourage.
- Le trajet à pieds réalisé par nos deux héros est tout à fait plausible et même encore faisable aujourd’hui. Pour un peu, le timing de leur discussion le serait aussi !
- En toile de fond à cette balade dans Rome se trouve un hommage à Louis Bouyer et son livre Un Socrate romain. Ainsi, vous retrouverez en fond de ces cases tous les personnages croisés par Philippe dans le chapitre 1 :
- « carrosse à pendeloques scintillantes et à grelots tintinnabulants »
- « jeune monsignor »
- « beau jeune seigneur (…) » aux « boucles [de cheveux] retombantes », portant « un affreux carlin » « attifé d’un énorme et ridicule ruban rose »
- « un franciscain », qui ne peut être autre que saint Félix de Cantalice avec son tonneau.
P. 25
- L’évolution de Philippe par rapport à celle de Saint-Pierre est intéressante et on ne peut plus symbolique. En s’inscrivant dans la Contre-Réforme, Philippe a donc participé à la reconstruction de l’Eglise. Toute cette activité suit la reconstruction de l’église du Pape, chef de cette Eglise. Lorsque Philippe arrive à Rome, les murs font grooso modo 3 mètres de hauteur. Peu avant la mort du saint, en 1592, l’édifice est achevé, avec même en prime la sphère et la croix au sommet du dôme. Elles sont dessinées page 45.
- Pour autant que nous le sachions, la maison des Da Caccia n’existe plus tel quel Place St-Eustache. Leur porte n’est donc que pure invention.
P. 28
Nous avons glissé ici une prière importante de St-Philippe, prise dans les Laudes de Da Todi. En VO, cela donne :
Quando te diligam filiali amore ?
Spiritum rectum innova in visceribus meis.
Une version chantée est en écoute à cette adresse.
P. 29
D’après nos recherches, ce livre a été conservé en archives. Par conséquent, la citation « Philippe Néri de St-Louis de Florence » est authentique.
P. 32
Si, si : ceci est une vraie blague de ce livre de Piovano Arlotto que nous avons retrouvé exprès. Garantie traduction bio, sans additifs !
Vous êtes fan de cet humour ? Le texte est consultable ici (mais accrochez-vous !)
Au fait : Piovano n’est pas son prénom, c’est juste Arlotto. Son nom de famille était Mainardi. Piovano est en fait son titre, sachant qu’un « piovane », à cette époque en Italie, est une sorte de paroisse, mais d’un niveau (rang) inférieur.
P. 33
Ah la la ! La poule ! “La gallina” !
Nous retrouvons ici l’anecdote probablement la plus rabâchée sur saint Philippe. Limite ad nauseam ! Du coup, nous ne voulions pas l’inclure du tout dans le scénario au début. Mais au final nous l’avons glissé en arrière plan, en clin d’œil (et pour ne pas nous faire accuser d’avoir raté “le” fait le plus connu du saint).
Vous ne voyez vraiment pas de quoi nous parlons et quel lien il peut y avoir entre notre saint et une poule ? Bon, c’est vraiment pour vous ! Un jour, donc, Philippe reçoit en confession la pire commère du quartier. Une vraie péripatétiglotte professionnelle, semant le chaos sur son passage ! Après avoir écouté ses aveux de médisances, Philippe lui donne en pénitence d’aller plumer une poule dans les rues du quartier. Rien qu’avec ça, on reconnaît la fantaisie et l’humour du bonhomme, mais le plus drôle est que c’était une grande dame de la haute société : imaginez-là obéir au saint encombrée par sa belle robe et ses bijoux ! Mais bien évidemment, elle ne comprend pas et ne peut se retenir de médire à nouveau peu après. Elle retourne à confess’ et cette fois le saint lui donne en pénitence … d’aller ramasser les plumes ! Là, elle comprend enfin que c’est aussi impossible que de rattraper tous les bobards et tissus de mensonges qu’elle sème dès qu’elle met le nez dehors.
A part ça, oui, on sait : on tue et fait bouillir normalement une poule avant de la plumer. Mais c’est tellement drôle ce “cot” en fond de case 😉 !
P. 41-42
Ces pages ne relatent ni plus ni moins que l’invention du genre musical de l’ « oratorio » ! Et oui, sans saint Philippe, nous n’aurions peut-être pas d’Alleluia extrait du Messie de Haendel et le générique de la Ligue des Champions aurait moins de gueule (Zadok the Priest, chers footeux).
Pourtant, comme « contre-réforme », le mot « oratorio » n’apparaît pas dans ce livre, car il est également beaucoup plus tardif historiquement. Mais bon, tout le monde aura deviné et fait le rapprochement, n’est-ce pas ?
P. 43
- D’autres anciens JMJistes reconnaîtront la façon que la foule a de scander le nom du pape :
Gre-go-ri-o ! Clap-clap ! Clap-clap !
Giova-ni Pao-lo ! Clap-clap ! Clap-clap !
Be-ne-de-tto ! Clap-clap ! Clap-clap !
- Confessons ici un léger écart par rapport à l’Histoire : cette facétie de tirer la barbe d’un garde-suisse a bien été osé par Philippe, mais cela est attesté lors de la translation des reliques de deux martyrs, Papias & Maure. Mais c’était la même année, en 1590 ! Disons qu’une blague suffisamment bonne peut fonctionner plusieurs fois ?
P. 54
Si : nous avons osé le vendeur dans la queue ! En revanche, le fait de subtiliser une rose du catafalque est attesté.
P. 57
Pour information, nous vous remettons ici l’arbre généalogique intact et complet :
Page de garde
Oui, vous avez bien lu : “Saint John Henry Newman” ! Pourtant, si vous réfléchissez bien : la BD a été imprimée en août 2019, puis commencé d’être commercialisée dès la fin septembre 2019 … alors que la canonisation n’a eu lieu que le 9 octobre 2019 !
Avouons que c’est utile d’avoir des contacts bien placés ! 😉 Cela nous a surtout permis d’être à jour. Et peut-être d’être le premier document imprimé avec « Saint John Henry Newman » ?